L'histoire de Renault en quelques mots.
L'aventure
industrielle commence le 24 décembre 1898 : Louis Renault gravit la rue
Lepic, à Paris, avec sa Voiturette. Un exploit qui lui rapporte ses 12
premières commandes. La société Renault Frères, fondée l'année
suivante, se développe à un rythme soutenu. La famille Renault possède
alors une résidence secondaire à Billancourt, tout près de Paris. Louis
va s'y aménager un atelier.
La
marque se développe rapidement et les ateliers s'agrandissent en bord
de Seine. En 1902, ils couvrent déjà 7 500 m² pour un catalogue qui
compte plusieurs modèles, dont la première conduite intérieure du
marché. Cette même année, Louis présente le premier moteur Renault, un
24 CV 4 cylindres. Il fait également breveter le premier turbo.
1905
marque un tournant décisif : la société reçoit une première commande de
250 taxis. Les installations sont réorganisées et la fabrication
passera ainsi de l'artisanat à la production en série. Renault devient
le premier constructeur français et l'usine grossit à vue d'oeil dans
un enchevêtrement d'ateliers sur près de 136 000 m2.
Le
premier conflit mondial transforme l'usine de Billancourt en arsenal.
La contribution de Louis Renault à l'effort de guerre en fait en 1918
le premier industriel de France. Quelques années plus tard Louis
Renault construira sa grande usine, sur l'île Seguin, à Billancourt. La
première chaîne démarre en 1929 et l'usine sera achevée en 1937. De
1919 à 1929, il crée une trentaine de filiales à l'étranger.
En
1929, la marque est présente dans 49 pays sur tous les continents, sauf
l'Océanie. Mais les constructeurs américains assurent 85% de la
production automobile mondiale.
La
seconde guerre éclate et Renault finit par se plier aux exigences de
l'occupant et commence par réparer des chars pris par les Allemands à
l'Armée française. La fabrication de véhicules particuliers sera vite
interdite pour faire toute la place aux véhicules utilitaires. Une fois
le conflit terminé,en 1945, le gouvernement provisoire présidé par le
Général de Gaulle nationalise Renault.
La
fabrication en série de la 4CV démarre l'année suivante. Elle ne
s'arrêtera qu'en 1961 après un formidable succès qui aura dépassé
toutes les prévisions. Exportée dès 1947, elle sera aussi la première
source de devises étrangères pour la France.
A
la fin de 1954, la 500 000e 4 CV est sortie des ateliers, un record. La
Régie Renault emploie 51 000 personnes, elle répond de 35 % de la
production automobile nationale. Plus du quart des 200 000 véhicules
produits (dont près de 160 000 voitures particulières) sont montés hors
de France. Le réseau étranger compte 1 000 points de vente.
Mais
la première marque du pays éprouve des problèmes de diversification et
de montée en gamme face à la concurrence des Peugeot et Citroën.
La
Dauphine, présentée en 1956 comme le remède, sera d'emblée un succès en
France et à l'exportation. Sur le grand marché américain l'accueil qui
lui est réservé dès 1957 dépasse toutes les espérances. Renault crée la
CAT (compagnie d'affrètement et de transport) pour les acheminer par
bateau. En 1959, il se vendra aux Etats-Unis plus de Dauphine que de
Coccinelle ! Mais les ventes s'effondrent de par son manque de
robustesse: en 1960, la Régie Renault affronte la première crise grave
de son histoire.
Le
7 juillet 1961, la dernière 4 CV sort des chaînes, et la Dauphine a
déjà été fabriquée à 1,5 million d'exemplaires. La Renault 4 est
présentée en septembre 1961. Cinq portes, traction avant et polyvalence
créent la nouveauté.
L'année
suivante, c'est la Renault 8 qui est lancée avec, une première
mondiale, 4 freins à disques. Renault confirme sa spécialité de
constructeur de petites voitures, un label qui perdurera.
La
Renault 5, lancée début 1972, s'affirme d'emblée comme un énorme succès
commercial. Citadine moderne et économique, elle attire principalement
les femmes et les moins de 35 ans. Les mois qui suivent le premier choc
pétrolier de 1973 met en exergue sa sobriété: elle représentera 60 %
des ventes de l'entreprise, c'est le jackpot.
La
croissance se poursuit à un rythme rapide jusqu'au début des années
1980. En coopération avec Matra, l'Espace, premier véhicule monocorps
du marché est lancé.
La
marque se déploie dans la compétition sportive : elle remporte les 24
Heures du Mans et fait son entrée en Formule 1 en 1977, avec bientôt
une série de victoires. La clé de ces succès : l'introduction de
moteurs turbocompressés, une innovation testée sur les circuits avant
de faire son apparition sur les modèles de série.
Les
bouleversements de l'économie mondiale entraînent des regroupements
chez les constructeurs. Louis Schweitzer, devenu le huitième patron de
Renault en mai 1992, prépare l'entreprise à ce projet majeur, qui
implique un désengagement de l'Etat français. La privatisation de
l'entreprise est effective en juillet 1996.
Le
27 mars 1999, Renault entre dans le capital du constructeur japonais
Nissan à hauteur de 36,8%, puis 44% en 2002 (Nissan détenant alors 15%
du capital de Renault). Objectif : constituer un puissant groupe
binational axé sur la performance. L'internationalisation du groupe se
poursuit avec les rachats des constructeurs sud-coréen et roumain
Samsung Motors et Dacia.
La capacité de renouvellement et d'innovation de Renault s'exprime dans un concept de gamme inédit : Mégane, une plateforme commune à six modèles différenciés. Avec Mégane Scénic, qui vient se placer entre Espace et Twingo, Renault dispose de la première véritable gamme de monocorps du marché. Avec les sorties de Laguna II et Avantime (en 2001), Vel Satis et la 4e génération d'Espace (en 2002), Renault signe son retour dans le haut de gamme.